Dis, c’est quoi, un vrai clocher comtois ?
Ils sont partie intégrante des paysages de Franche-Comté. Et ne laissent guère de doutes au voyageur sur la région où il se trouve. Eux, ce sont les clochers comtois qui caractérisent nos villages et nos villes. Mais c’est quoi, au juste, un clocher comtois ?
La Franche-Comté en compterait un peu plus de 700. Les clochers comtois se déclinent sur les pots de cancoillotte, les cartes postales touristiques, les emballages de fumaison comtoise. Bref, ils font partie de l’imaginaire de la culture comtoise, au même titre que le drapeau au lion.
Mais quand on dit clocher comtois, de quoi parle t-on exactement ? Tous les clochers de toutes les églises et temples de Franche-Comté peuvent-ils être appelés comtois ? Non, car le clocher comtois, c’est d’abord un style architectural… Et une histoire.
Le clocher comtois à l’impériale
Le clocher comtois, c’est d’abord et avant tout le clocher en dôme, appelé aussi « clocher à l’impériale ». Ce nom lui vient de sa ressemblance avec la forme de la couronne du Saint-Empire Romain Germanique, auquel la Franche-Comté a longtemps appartenu. Le premier dôme, c’est bien entendu celui de Florence. Mais ce n’est qu’un siècle plus tard qu’on construira un clocher de ce type en Franche-Comté, pour la collégiale de Dole (XVIème siècle).
A la fin du XVIIème siècle, alors que Louis XIV a conquis la Franche-Comté, la guerre n’a laissé que peu de monuments religieux debout. C’est à ce moment, on ne sait trop pourquoi (on imagine que les Catholiques comtois ont voulu marquer leur désapprobation de l’invasion française) que se développent à grande vitesse la restauration des clochers selon la technique à l’impériale.
Des dômes en courbe et contre-courbe, à quatre faces séparées par des arêtes en métal, voilà, avant tout chose, ce qui caractérise les clochers comtois (même si certains clochers comtois ont une forme circulaire : l’église de Bois-d’Amont, celle d’Auxon-lès-Vesoul et la chapelle Saint-Léger à La Cluse-et-Mijoux…).
Cette forme originale laisse place à toute sorte de variations : certains clochers prennent la forme presque parfait de demi-sphère, d’autres sont plus trapus… A chaque ville et village son clocher comtois, d’autant que nombre d’entre eux se parent des couleurs du toit à la Bourguignonne.
Les tuiles vernissées à la Bourguignonne
L’autre caractéristique des clochers comtois, c’est donc le toit à la Bourguignonne, constitué de tuiles vernissées. C’est là un élément important, mais pas décisif de ce qui fait un clocher dit « comtois ». Ainsi, on trouve dans la région des clochers à la Bourguignonne qui ne sont pas à l’impériale, ceux-ci ne sont pas d’authentiques clochers comtois.
A l’inverse, certains clochers en dôme ne sont pas constitués de tuiles vernissées. Là, pas de problème, ils peuvent fièrement se revendiquer de la tradition comtoise.
Mais les plus remarquables, sans doute, de tous les clochers de Franche-Comté sont ceux qui présentent les deux aspects. Ils arborent alors une forme en dôme et les couleurs vernissées du toit à la Bourguignonne. Le site de référence des clochers de Franche-Comté (http://clochers.free.fr) souligne par ailleurs que la tradition des tuiles, en Franche-Comté, s’inscrit plus que dans les régions voisines dans une logique de discrétion. Les couleurs entrent en harmonie avec le paysage et les formes jouent d’avantage sur la subtilité…
L’église du Val-Saint-Éloi a été rénovée par Dodelier , architecte du département, en 1878, et il réclama des tuiles vernissées qui étaient plus solides.
L’église enveloppée sous une chape de béton (comme on la voit ici)avait très mauvaises figure, alors on tenta de faire appel à monsieur Stéphane Bern en 2017, c’est ainsi que l’église fut rénovée mais la date d’inauguration est fixée septembre/octobre 2021 (reportée à cause de la pandémie!)