Besançon et sa (ses) cathédrale (cathédrales)
Et si Besançon comptait deux cathédrales ? Retour sur l’histoire tumultueuse de la Cathédrale Saint-Jean, mais aussi sur celle de sa cousine, la Cathédrale Saint-Etienne, détruite pour laisser place à la Citadelle Vauban.
Les visiteurs peuvent donc aujourd’hui découvrir les merveilles de St-Jean. Et même quelques-unes, sauvées de la destruction, de St-Etienne.
Une ville, deux cathédrales
1668. Les armées de Louis XIV s’emparent de Besançon. L’ingénieur du Roi, Vauban, est dépêché pour concevoir les plans d’une forteresse capable de mettre en échec les ennemis de la France. Ces plans prévoient la destruction de la Cathédrale Saint-Etienne, située au sommet de la colline du même nom. Après le départ des Français, les autorités espagnoles reprennent à leur compte le projet. En 1683, l’édifice est achevé, cette fois sous l’autorité française. Besançon a cessé d’être la ville aux deux cathédrales.
– la querelle des chapitres (et des cathédrales)
Car aux XIIème et XIIIème siècles, Besançon compte deux chapitres. L’un siège en la cathédrale de Saint-Jean. L’autre en l’église Saint-Etienne, reconstruite en cathédrale par Hugues de Salins au milieu du XIème. Et bien évidemment, les deux Chapitres se disputent la primauté sur le diocèse. Dans un premier temps, les deux chapitres participent à l’élection de l’archevêque et « se partagent les tâches » en matière de liturgie. Mais Saint-Etienne revendique la préséance, attribuée alors à Saint-Jean. Surtout, Saint-Jean conteste à Saint-Etienne le titre même de cathédrale, puisqu’elle détient le trône d’évêque (cathèdre). Tandis que Saint-Etienne revendique l’ancienneté.
En 1121 et 1122, Calixte II, contredisant son prédécesseur, tranche le conflit en faveur de Saint-Jean. Sans parvenir à désamorcer le conflit qui va aller, en 1238, jusqu’à l’excommunication du Chapitre de Saint-Etienne. Mais les deux Chapitres ennemis fusionneront finalement, de force, en 1254.
– le Saint-Suaire à Saint-Etienne
Pourtant, les Bisontins semblent porter une affection toute particulière à la Cathédrale Saint-Etienne. Et un événement très spécial va les y encourager. En 1523, l’effondrement d’un mur permet de mettre à jour un véritable trésor religieux : le Saint-Suaire. Certains prétendent qu’il était resté caché là après avoir été donné, en 445, par Théodose II à Célidoine, archevêque de Besançon. D’autres considèrent qu’il s’agit en fait du Saint-Suaire de Turin, dérobé au XIIIème siècle lors du sac de Constantinople, et mis à l’abri à Besançon.
Mais qu’importe. Le Saint-Suaire de Besançon va faire l’objet d’un grand mouvement de dévotion, en ces temps marqués par la Contre-Réforme, puis la guerre et les invasions. Le suaire sera transféré, à la destruction de St-Etienne, en la Cathédrale Saint-Jean, puis confisqué à la Révolution.
La Cathédrale Saint-Jean de Besançon
Ne reste alors plus qu’une cathédrale à Besançon. Construite et reconstruite au fil des siècles, elle se présente aujourd’hui sur un plan roman-rhénan (deux chœurs opposés dans deux absides opposées). Elle renferme ses curiosités artistiques et historiques propres, ainsi que celles transférées depuis Saint-Etienne à la fin du XVIIème siècle.
– architecture de la cathédrale
Comme tous les monuments religieux anciens, la cathédrale Saint-Jean présente des éléments de toutes les époques. Parmi les plus remarquables, le plus récent est un clocher comtois aux tuiles vernissées (1734).
– peintures et œuvres d’art
Des œuvres importantes, parmi lesquelles des tableaux du XVIIIème, exécutés par Jean-François de Troy, Charles-Joseph Natoire ou Charles André van Loo sont visibles dans l’édifice. On y trouve aussi des portraits de personnages importants de l’histoire comtoise, dont certains sont rescapés de la destruction de la cathédrale Saint-Etienne.
Mais les pièces les plus notables sont La Vierge aux Saints, de Fra Bartolomeo (1512) et La Rose de Saint-Jean, ancienne table de l’autel de la cathédrale Saint-Etienne.
– l’horloge astronomique
Considérée comme un chef-d’œuvre du genre, l’Horloge de Vérité fut construite en deux ans, puis trois ans d’améliorations, au cours des années 1860. Elle s’inspire largement de la précédente horloge, fabriquée par Constant Flavien Bernardin, un artiste des Vosges saônoises. Très ouvragée, elle est composée de plus de 30 000 pièces mécaniques et présente 122 indications (heure, date, saison, marées, éclipses, signes zodiacaux…) Elle est visible dans une pièce à part, située dans la tour de la cathédrale.
– le trésor
Habituellement non-visible (des visites sont parfois organisées), le trésor de la cathédrale comprend plusieurs pièces importantes dont une Sainte-Famille de Pierre-Paul Rubens (école), différentes œuvres religieuses et des reliquaires.
Bonjour,
Merci pour le relais de nos manifestations. Cette année encore nous proposons une Nuit des Cathédrales un peu particulière puisque nous remontons le temps jusqu’en 1148 date de la consécration de la Cathédrale. Ainsi nous fêterons ses 870 ans avec une belle journée sur le thème du Moyen-âge.
Le programme complet est à retrouver sur notre site : http://www.cathedrale-besancon.fr/prognuit.html
Au plaisir de vous rencontrer